Photo © Hannah Assouline – Opale
Hugues Pagan est un écrivain et scénariste français né en 1947 à Orléansville en Algérie.
Il a 16 ans quand il doit quitter l’Algérie. Il dira qu’il n’a « jamais quitté l’Algérie », « jamais quitté l’Afrique ». Il passe soudainement des grands espaces à Vesoul, une petite ville de la métropole. Quatre ans plus tard, il entre dans l’enseignement et devient professeur de philosophie à Gérardmer dans les Vosges puis à Dijon. Il quitte l’enseignement en 1968, puis exerce divers métiers les années suivantes : journaliste, attaché bancaire, photographe pour un journal local… Il passe des concours administratifs et lui, le soixante-huitard, est reçu brillamment au concours d’inspecteur de police, une fonction qu’il va occuper pendant une dizaine d’années.
Il commence à publier ses premiers romans policiers en 1982 en s’inspirant de ses multiples expériences, souvent difficiles, dans les Renseignements Généraux, à L’École des Inspecteurs, à la coordination technique de la Police Nationale, au sein de la Police Judiciaire de Paris…
Sa première publication La mort dans une voiture solitaire (1982) donne le ton. Ses héros sont des policiers parfois intègres, parfois corrompus, qui naviguent au milieu des truands et des politiciens véreux, et se perdent dans la nuit salle et humide. Suivront sept romans policiers, pleins d’humanité, et qui témoignent au fil des années des grandes qualités littéraires de l’auteur et de sa faculté à traiter des situations psychologiques d’une grande complexité.
On n’oubliera pas les deux chefs d’œuvre du roman noir que sont Tarif de groupe (1993) et Dernière station avant l’autoroute (1998, Prix Mystère de la Critique).
Le romancier est aussi scénariste de films et de séries pour la télévision, créateur et scénariste de la série Mafiosa, le clan, scénariste de la série Nicolas Le Floch adaptation des ouvrages de Jean-François Parot.
Hugues Pagan, un talent particulier dans le paysage du roman policier français, a été élevé au rang de Chevalier des arts et des lettres en 1998
Il revient au roman noir en 2017, 20 ans après son dernier ouvrage, avec Profil perdu, toujours chez son éditeur Rivages/Thriller. On retrouve ici l’inspecteur principal Schneider, plus jeune que dans La Mort dans une voiture solitaire et Vaines Recherches, mais déjà désespéré, hanté par la mort de sa femme et par son passé militaire pendant la guerre d’Algérie, et pour qui la seule lueur d’espoir est la rencontre avec Cheroquee, jeune femme croisée par hasard au cours d’une soirée.
Avec Le Carré des indigents (2022), nous remontons encore le temps avec Schneider, en 1973, qui vient juste de revenir dans la ville de sa jeunesse et qui porte déjà ses fêlures…
En 2018, Hugues Pagan a publié également Mauvaises Nouvelles du front (Rivages Noir), qui regroupe plusieurs nouvelles parues dans des journaux ou des anthologies depuis le début de sa carrière d’écrivain. Quatre de ces nouvelles font l’objet d’un podcast dans l’émission Samedi noir sur France Culture.
Dans L’ombre portée qui paraît en 2025, l’inspecteur principal Claude Schneider et son groupe se lancent sur la piste du commanditaire d’un incendie criminel dans lequel ont péri trois SDFs, et les cadavres vont s’accumuler…
Schneider (Delon ?) continue à promener sa mélancolie, sa passion pour le jazz et la littérature, ses anciennes amours…dans cette petite ville de province où les commerces meurent et les jardins sont remplacés par des parkings et des centres commerciaux. Noir sombre…
Hugues Pagan a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres, chose rare pour un auteur de roman noir; il est considéré comme l’un des grands stylistes du roman noir français.
Bibliographie:
Romans
Nouvelle
Scénarios pour le cinéma et la télévision
Prix
Revue de presse:
Profil perdu
Hugues Pagan, le retour du flic au stylo.
Avec Profil perdu, Hugues Pagan revient au roman après vingt ans de silence. Pour beaucoup d’amateurs, cet ancien flic, l’un des premiers policiers à être passés à l’écriture, est aussi un des plus grands écrivains français du polar.
Hubert Prolongeau – Télérama
L’ombre portée
Trois ans après Le Carré des indigents, Hugues Pagan, figure majeure du roman noir français, rempile avec L’Ombre portée…Pagan est à son meilleur. Si c’est encore possible. Style et élégance réunis. Fermez le ban !
Le Figaro
Ce nouveau roman d’Hugues Pagan a la mélancolie, la nonchalance apparente et l’élégance détachée de Schneider, son personnage. Il est beau, prend son temps, paraît d’une facilité et d’une évidence trompeuses, et se révèle impitoyable et inoubliable. L’ombre portée est le portrait sans pitié, mais non sans empathie de la disparition d’un monde. Celui des petites villes à moitié endormies, où les commerces sont remplacés par des parkings et des centres commerciaux.
Jean-Marc Laherrére – Actu du noir
Un sommet de noirceur.
Dans une petite ville de l’est de la France, théâtre d’un incendie fatal à trois sans-abri, le mal semble s’infiltrer à tous les étages. Après Le Carré des indigents, le commissaire Schneider replonge dans une sombre intrigue. Hugues Pagan est de retour et l’ancien flic rappelle d’emblée à quel point il est un styliste hors pair. Capable de faire de la langue un personnage rampant, observateur féroce à même de croquer sur le vif un protagoniste de troisième plan pour impulser à la phrase suivante une action qui ne prendra tout son sens que quelques chapitres plus loin.
Yoann Labroux Satabin – Télérama
Web:
Le patron du polar est de retour sur le site de l’Express
Hugues Pagan, invité de La Grande Librairie en Mai 2017
Un Podcast extrait de Mauvaises Nouvelles du front dans l’émission Samedi noir sur France Culture.
Hugues Pagan présente son ouvrage Le carré des indigents aux éditions Rivages. Entretien avec Hervé Le Corre sur la chaîne Youtube de la librairie Mollat: passionnant !
Rencontre avec Hugues Pagan à la librairie Ombres Blanches à Toulouse à l’occasion de la sortie de L’ombre portée sur la chaîne YouTube de la librairie.