Lisez la sélection du Prix Violeta Negra Occitanie 2024

Découvrez et lisez les 6 romans retenus dans la sélection du Prix Violeta Negra Occitanie 2024. Le nom du roman lauréat sera annoncé le samedi 12 octobre lors de l’inauguration du Festivel Toulouse Polars du Sud 2024
 
Giancarlo De Cataldo-je-suis-le-chatiment-hd-300x460
Claudio Fava-la-vengeance-de-teresa-hd-300x460

Je suis le châtiment de Giancarlo De Cataldo

C’est un type étrange, le procureur Manrico Spinori della Rocca, un aristocrate de vieille souche, un peu coureur et fils d’une mère ludopathe qui a perdu toute la fortune de la famille au jeu. Mais si on consulte les statistiques, on ne peut que constater qu’il est très fort dans sa partie. Et il travaille avec les meilleurs, une équipe de femmes. De plus, il ne perd jamais son sang-froid, et il en faut quand on enquête sur la mort de Mèche d’or, un vieux beau, chanteur populaire, juré de la Nouvelle Star romaine et producteur de chanteuses débutantes. Les suspects ne manquent pas : une famille affreuse et rapace, un chauffeur silencieux et des jeunes filles naïves. De surprise en surprise, on suit Manrico à travers Rome et le répertoire de l’opéra, détenteur de toutes les solutions aux passions humaines. Car le procureur est sûr qu’il n’est pas d’expérience humaine, crime compris, qui n’ait pas déjà été racontée dans un opéra lyrique. Il suffit de trouver lequel et de remettre le mélodrame de la réalité au centre de la scène. Un délice de virtuosité et d’ironie.

Giancarlo De Cataldo s’amuse avec nous pour notre plus grand plaisir.

La vengeance de Teresa de Claudio Fava

Teresa a quitté la Sicile pour échapper au souvenir de l’assassinat de son père, le pâtissier, resté impuni sur ces terres de mafia. Elle travaille dans un organisme qui s’occupe d’alléger la solitude de malades en fin de vie, elle leur tient compagnie et écoute leurs histoires. Un jour, on l’envoie auprès d’un ancien “brigadiste” tout juste libéré de prison. Elle parle avec lui de son passé, de ce que veut dire tuer un homme, de la vengeance.

Elle choisit de faire face à sa vie sans se réfugier dans les lamentations et les lieux communs. Mais rien ne se passe comme prévu.

Un court roman, rapide et sec, qui va sans fioritures au cœur de la réflexion sur le meurtre et la vengeance.

Santiago Gamboa-colombian-psycho-hd-300x460
Patricia Melo-Celles qu'on tue

Colombian psycho de Santiago Gamboa

Des membres humains sont retrouvés dans une friche de Bogotá, mais leur propriétaire est vivant et emprisonné pour avoir tué sa femme. Le procureur Edilson Jutsiñamuy et son équipe sont chargés de l’enquête. La journaliste Julieta et sa secrétaire Johana, une ex-guérillera, vont les rejoindre pour remonter toute une chaîne de crimes atroces qui les amènera à faire la connaissance du romancier Santiago Gamboa, de son œuvre et de ses personnages qui ont des rapports troublants avec le réel. Cette rencontre leur ouvrira les portes d’une Colombie frustrée et pluvieuse marquée par les exactions des milices paramilitaires. L’intrigue captive le lecteur dans un jeu fascinant de miroirs entre réalité et fiction tout autant qu’entre les diverses représentations de l’auteur lui-même qui joue sa vie dans cette radiographie de la situation colombienne.

Conteur hors pair au sens de l’humour aiguisé, Santiago Gamboa séduit par sa verve et son ironie. Une intrigue passionnante menée de main de maître et une écriture ironique et efficace font de ce roman noir un livre exceptionnel.

Celles qu’on tue de Patricia Melo

Brésil, État de l’Acre. Une jeune avocate originaire de São Paulo se rend dans cette région partiellement couverte par la forêt amazonienne pour suivre le procès des assassins d’une jeune indigène. Sur place, elle découvre la beauté hypnotique et mystérieuse de la jungle, mais aussi sa part sombre, les injustices et les tragédies vécues au quotidien par les populations locales.

S’initiant aux rituels ancestraux des peuples indigènes d’Amazonie et notamment à la prise de l’ayahuasca, un puissant hallucinogène, la jeune femme s’engage dans une quête de justice, pour les femmes qui l’entourent et pour elle-même.

Le roman de Patrícia Melo nous embarque entre réalité et cauchemar, dans une enquête où la violence prime sur la loi. En choisissant de tenir son intrigue dans l’État de l’Acre, dans le ventre de la jungle, l’autrice brésilienne montre la violence infligée aux femmes, mais aussi à la nature : celles qu’on tue dans l’indifférence.

Dror Mishani-Un simple enquêteur
José Carlos Somoza-Etude en noir

Un simple enquêteur de Dror Mishani

À bientôt quarante-quatre ans, récemment marié et promu commissaire à Holon, Avraham est las d’enquêter sur des crimes domestiques dont la résolution ne rend service à personne. Il rêve de missions plus importantes. Aussi le jour où deux affaires se présentent simultanément délègue-t-il la plus banale — un nouveau-né découvert dans un sac plastique à proximité de l’hôpital — à une collaboratrice. C’est la disparition d’un touriste signalée par le directeur d’un hôtel du front de mer qui retient son attention. L’homme, détenteur d’un passeport suisse, a également un passeport israélien mais aussi d’autres identités. Quand on le retrouve noyé sur la plage, l’implication du Mossad commence à se profiler. Tout porte Avraham à croire qu’il tient enfin sa « grande » enquête. En réalité c’est un terrible cas de conscience qui l’attend.

Etude en noir de José Carlos Somoza

1882, Angleterre. Anne McCarey fuit l’agitation londonienne et une liaison toxique avec un marin ivrogne et violent pour revenir à Portsmouth, la ville de son enfance. Infirmière chevronnée, elle est engagée dans une institution psychiatrique très select sur la côte. Elle n’a en charge qu’un seul patient : monsieur X, qui par sa singularité et ses exigences est déjà venu à bout de bon nombre de soignants. Issu d’une famille puissante et richissime, outre quelques fantaisies, l’homme a surtout développé un talent unique de déduction lui permettant de découvrir le moindre secret enfoui au tréfonds de l’âme de ceux qui passent la porte de sa chambre.

C’est dans cette atmosphère emplie de mystères qu’une série de meurtres commence à endeuiller la ville. Avec l’aide d’Anne et du jeune docteur Arthur Conan Doyle, qui prodigue des soins à notre “mentaliste” tout en peaufinant le personnage principal de son roman, un certain Sherlock Holmes, M. X utilise ses dons de clairvoyance pour diriger l’enquête depuis son antre. Et le lecteur d’accompagner ses acolytes dans l’univers décadent des théâtres clandestins et de leur inframonde où se jouent des spectacles licencieux et illicites mettant en scène un chœur de marginaux et d’enfants des rues.

Dans ce roman tour à tour conte cruel, enquête policière ou critique sociale, à l’image de ceux de ses grands maîtres littéraires du XIX è siècle, José Carlos Somoza orchestre un saisissant théâtre de la vie, et surtout de la mort.